Vivre sans frais: elle se loge gratuitement grâce au Housesitting

PUBLICATION

Laurence Perron
13 mai 2024 (4h30)

Christine Estima, basée à Toronto, a trouvé une méthode ingénieuse pour contourner les coûts élevés de logement de la ville en devenant gardienne de maisons à temps plein. Cette pratique lui permet de vivre sans payer de loyer en occupant temporairement des maisons pendant l'absence de leurs propriétaires.

Ayant débuté cette aventure il y a dix-huit mois, Christine bénéficie désormais de près de quarante recommandations sur des plateformes comme TrustedHouseSitters, grâce à son expérience antérieure en Europe.

Le housesitting, facilité par des sites spécialisés, met en relation les propriétaires et les candidats gardiens. Bien que cette pratique nécessite un abonnement annuel, elle offre la possibilité de résider gratuitement, représentant une solution économique significative, surtout dans une métropole où le coût de vie ne cesse d'augmenter.

Christine a commencé son parcours torontois avec un premier contrat de quatre semaines dans un appartement central, ce qui a lancé sa carrière de gardienne résidentielle à temps plein.

Selon Angela Laws de TrustedHouseSitters, le housesitting est souvent utilisé pour voyager économiquement, mais il est moins fréquent comme solution résidentielle à long terme. L'engouement pour cette pratique a toutefois augmenté post-pandémie, particulièrement parmi les jeunes adultes et les femmes de 25 à 45 ans:

« La relation entre les propriétaires se joue dans la confiance. Pour plusieurs résidents, c'est un acte de foi de permettre à quelqu'un de prendre soin de son logement et de ses animaux de compagnie. Même les gens qui font la garde de domiciles depuis des années peuvent avoir de la difficulté à trouver des clients. Ils doivent ainsi avoir les moyens de se payer un logement temporaire en attendant de se trouver de nouveaux clients », dit-elle.

Néanmoins, Thomas Delespierre, un agent immobilier local, considère le housesitting plus comme une réponse temporaire que comme un remède durable à la crise du logement. Les défis de cette pratique incluent la précarité de ne pas avoir un domicile permanent et la difficulté de sécuriser continuellement de nouveaux contrats:

« Quelqu'un qui travaille à temps plein devrait pouvoir se payer un logement seul dans la ville dans laquelle il travaille. Donc ce type de solution, c'est un pansement par rapport aux vrais problèmes d'abordabilité à Toronto », affirme M. Delespierre.

Christine admet que le housesitting requiert une grande flexibilité et une bonne gestion du stress.

« C'est sûr qu'il y a un stress associé au gardiennage de domicile. Mais il y a aussi un stress associé à payer un loyer ou une hypothèque », a-t-elle dit à Radio-Canada.

Cependant, en tant que télétravailleuse, elle trouve que les avantages financiers et la liberté que cette vie lui offre compensent les inconvénients.

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Source Radio-Canada:
Housesitting : elle vit à Toronto gratuitement en gardant des logements